Au sud de l’île, une colonie de Dauphins de l’Irrawaddy
a élu domicile dans un bras du Mékong situé entre l’île et le Cambodge. Ces dauphins sont capables de vivre dans l’eau douce, dans l’eau saumâtre des estuaires ou l’eau salée de baies semi-fermées. Cette espèce est évidemment en danger, essentiellement à cause de la pêche, qu’elle soit à la dynamite ou au filet. Et pourtant, les Laotiens et les Khmers croient que les dauphins sont des humains réincarnés, donc ils ne les tuent ni ne les capturent intentionnellement. Ils évoluent dans ces bassins de préservation, en particulier à la saison sèche quand l’eau est plus basse.
Pour les voir, il faut prendre un bateau au sud de l’île. J’ai pris rendez-vous à 7h du matin, quand il ne fait pas trop chaud. Je retraverse l’île à vélo alors que le soleil se lève, c’est magnifique.
Je me demande si les piroguiers seront vraiment là. Et oui ! Bien contente car je quitte l’île vers 10h. Malheureusement, je n’ai pas de Kip et je leur dis que je paye en US$. OK, 10$. Oui, mais vous me rendez 10000Kip. Le type ne veut pas, me dit qu’ils changent à ce taux-là et moi je lui dit que j’ai changé à un autre taux (déjà très défavorable pour moi), qu’il doit me rendre 10000K, etc… Je n’ai pas envie de céder. Puis il me dit d’y aller alors que rien ne s’était passé et que son copain allait me rendre les 10000.
Départ en pirogue au moteur. Au bout de 2mn, le piroguier est en train d’écoper … l’eau ne monte pas dans le bateau, c’est ok. Nous faisons 500m, il coupe son moteur. Par la suite il alterne moteur et rames. En fait, il ne veut pas passer la frontière cambodgienne car la douane les taxe de 2$ ! Il n’y a pas que les touristes donc.
Côté dauphins, nous en verrons quelques uns, d’assez loin car aujourd’hui, ils ont décidé d’être au Cambodge. Nous voyons les ailerons souvent, le dos plusieurs fois. Ce qui est dommage car la particularité de ce dauphin pouvant atteindre 2,75m est leur front proéminent et une espèce de sourire perpétuel. Qu’importe, ce moment est magique, le soleil commence à chauffer, seules quelques pirogues naviguent, c’est beau, c’est doux, c’est serein.
Magnifique moment !
En rentrant, je vais voir mon copain de la veille, car la nuit a porté conseil. Je ne suis pas contente quand, touriste, je ne suis pas bien traitée, alors ce n’est pas avec des comportement comme celui-là que je donne une bonne image du touriste. J’étais surtout en colère contre moi de ne pas être partie du resto. Et il a plus besoin de cet argent que moi. Je lui explique que j’étais très en colère – il l’avait vu, me dit-il – mais que je vais lui régler ma bière. Il est assez surpris, content, et m’explique qu’il remet de l’ordre dans ce resto et que c’est compliqué (ça je veux bien le croire !). Je lui réponds qu’il devrait au moins dire quelque chose au client et s’excuser, enfin le prendre en considération. Vieux reste de consultant !
Nous nous sommes longuement congratulés et sommes quittés bons amis. C’est mieux, non ?
Comment
Ah les dauphins. Animal majestueux, jovial, joueur, amant, acrobate, symbolique.
Mais les tiens ne sont-ils pas comme les saumons? Vivant dans l’eau douce pour s’évader par les estuaires après de fortes pluies?
Nul ne sait, mais ce qui est certain, ils n’ont pas de problèmes de dépenses pour passer d’un pays à un autre!
Interrogations et réflexions…
– Tourisme de longue durée ou politique de terre brûlée?
– Service attentionnée et humain ou profits?
– Attention ou intention?
Et bien, l’un et l’autre mon capitaine.
Pourquoi n’est pas envisageable de combiner cet ensemble? En quoi est-il si compliqué de dire les choses par avance? Question de culture? Question de peur? Question d’orgueil?
Touristes, Clients, Hôteliers et Restaurateurs… tous les mêmes, la volonté de pouvoir jouir ou offrir un bon service, passer un bon moment, et pouvoir partager ses souvenirs?
La communication va dans les deux sens, qui plus est dans cet environnement avec la « toile » où tout se sait, où les gens voyagent, où le monde tend à devenir fini.
Un touriste se comportant comme un goujat (femme idem) ne donnera pas une bonne image de son origine. Un Restaurateur qui ne produit pas ce qu’il offre ne donnera pas une bonne image de son restaurant.
Si un client parle trop fort dans un restaurant, ou rend une chambre dans un état effroyable, il est normal que le restaurateur et l’hôtelier piquent une gueulante.
Si un restaurateur donne des plats qui sont froid, après une attente longue, ou un hôtelier met à disposition une chambre sale, il est normal que les clients piquent une gueulante.
Pourquoi l’un et l’autre ont si peur de cela?
Pourquoi gardons-nous en nous les frustrations provoquées par la faute d’un autre (qui retombera forcément sur son partenaire, sa famille, ses amis…).
Non, non, renon. Je suis pour la gueulante, celle qui est raisonnée, argumentée, qui conserve le respect.
Après tout, la critique est constructive, pour in fine, bénéficier à tous!
Des baisers