Presque un mois que je suis arrivée à Cuba, je dois proroger mon visa – ou carte de touriste.
Direction les services de l’immigration, au sein du ministère de l’intérieur, région de Camagüey. Coup de chance, c’est à quelques rues de ma casa.
Vers 9h30, je pénètre dans une salle où déjà des tas de personnes attendent. Je demande à une femme où je dois aller, elle m’indique un bureau, je vais dans le bureau, ce n’est pas là mais un autre bureau dans la cour. Je rentre dans le bureau indiqué, ah non, c’est le chef qui s’occupe des visas … l’autre bureau dans la même cour.
Devant la porte fermée du chef, seulement 3 personnes attendent, dont 2 ensemble ; c’est un sacré coup de chance ! Je me mets avec eux et j’attends.
Soudain, 3 jeunes femmes qui étaient assises s’approchent de nous, et ainsi notre petit groupe bloque un peu la sortie du bureau. La porte s’ouvre, puis le chef sort en hurlant. Je me fais répéter : « il ne faut pas se mettre devant la porte, ça n’est pas possible, si ça continue, je vous mets tous dans la rue ». Eh bé, il n’a pas l’air de bonne humeur, ça promet et de faire rentrer dans son bureau une des 3 jeunes femmes.
Damned, j’avais oublié la méthode cubaine de faire la queue, on demande qui est le dernier. Je réalise que tous ces gens, à quelques exceptions près, attendent le chef.
Bon, je n’ai plus qu’à prendre mon mal en patience. Je retourne tout de même dans le bureau de la première assistante me faire confirmer ce qu’il faut : 25 CUC et une attestation d’assurance. Passeport et visa à renouveler bien sûr. Un papier à remplir que me donnera le chef. Parfait, j’ai tout.
Quelques italiens dans l’assistance, le reste sont des cubains. Les cubains sont passifs, les italiens agacés, il y en a un qui n’arrête pas de secouer la tête. Je remarque que les étrangers sont assistés par un cubain, je me demande s’il y a quelque chose de compliqué à dire ou à faire.

Que cette porte est close !
Les gens passent lentement, 10mn à 1/4h par personne, c’est bien long. Je ne suis pas très sereine sur le fait de passer aujourd’hui et l’italien à côté de moi non plus. Il me demande l’heure Oups, il est déjà 12h25. Enfin, l’italien est appelé, ensuite c’est mon tour, chic !
L’assistante n°1 vient me voir pour me dire que le chef finit avec la personne qu’il a dans sont bureau, j’interprète il finit et il vous voit, mais non, il finit et il va déjeuner. L’après-midi il ne traite pas les visas. Un homme essaye de discuter, son visa expire aujourd’hui, etc, etc… rien à faire.
Bon, à demain alors !
Le lendemain, J-1 avant expiration du visa.
J’arrive, cette fois-ci à 8h30, je demande qui est le dernier. Il y a 4 personnes devant moi, tous les espoirs sont permis.
Aujourd’hui la porte du chef est ouverte, de bonne humeur peut –être ? cela dit il ne reçoit personne, juste la valse des collaborateurs. Au bout de 3/4h environ, il vient distribuer ces fameux formulaires aux étrangers. Chic, cela va commencer, en plus un homme devant moi dans la queue est parti. Encore un peu après, on voit passer le chef avec une imprimante sous le bras, et il quitte le bâtiment. Là, on rigole ! J’ai retrouvé 2 personnes de la veille, ça crée des liens.
J’abrège, la première personne, un cubain, entre dans le bureau du chef à 10h30 ! 5 minutes après le chef ressort… mais sa première assistante le remplace… puis il revient. Malheureusement, il laisse la porte ouverte et il y a un va-et-vient perpétuel, je me demande comment il peut travailler, d’ailleurs il n’avance pas !
L’idée sournoise me prend de ne pas renouveler ma carte de touriste. Que se passerait-il ? une grosse amende au départ ? Je pose la question, personne ne sait mais un cubain me dit que peut-être, ils viendraient me chercher ou me convoqueraient. J’ai un peu de mal à le croire.
Alléluia, la première personne ressort, entre mon copain canadien, à peu près 1/2h ; plus qu’une personne et c’est moi. Entre temps un doute s’est installé dans mon esprit, je me demande si les 25 CUC ne doivent être apportés en timbres fiscaux (équivalent). On verra bien, je papote avec une vénézuélienne, qui me demande si j’aime attendre. Humour vénézuélien ?
A 11h25, je pénètre dans le saint des saints. Je suis très polie et le chef est très gentil, il demande à la femme de ménage de trouver d’où vient cette odeur horrible (je confirme), une femme vient lui apporter des papiers, il remplit un cahier, il passe un coup de fil, puis, miracle il prend mes papiers et il commence à écrire sur le formulaire, me demande où j’habite, je lui montre la carte de la casa, je pense qu’il l’a apprise par cœur, me demande mon attestation d’assurance, l’apprend par cœur également et note quelque chose, une femme entre dans son bureau, je ne le jurerais pas mais ça m’avait bien l’air personnel, et enfin… me demande mes timbres. Je prends mon air le plus idiot, j’y arrive très bien « hein ? » et je sors mes sous. « Ben non, voyez-vous il faut coller les timbres sur le formulaire, on ne va pas coller des billets » Je prends l’air désespéré, ce n’est pas un rôle de composition, il m’explique dans quelle banque je vais les acheter, ce n’est pas loin et si, si, vous avez le temps. Je garde votre carte de touriste.
Je file à la banque, j’explique mon cas, je dois prendre un ticket, n°243, il y a 65 personnes devant moi !! Devinez quoi, j’attends ! et j’observe, ça papote, ça papote… les numéros défilent dans tous les sens, en fonction de ce pour quoi on est venu et à un moment, c’est mon tour. 2mn pour acheter les timbres, après les 50mn d’attente et je file, ventre à terre, et pleine d’espoir récupérer mon visa.
Le Jéfé était encore là, il me fait signe de rentrer dans son bureau, me donne ma carte de touriste qu’il avait préparée. Ça, c’est un gentil jéfé. Pas belle la vie ?
Vous aviez échappé aux diverses attentes de bus et autres transports …
3 Comments
mais on ne s’inquiète plus, on sait que tu aimes bien les attentes qui permettent observer comment se passe la vie tout autour
biz
quelle narratrice ! je me régale comme beaucoup d’autres j’imagine de tes récits !
continue ainsi cela nous fait voyager « à pas cher » !
tu es partie pour combien de temps ?
bonne continuation belle Adeline globe-trotter
amitié
claire
Merci Claire,
Encore une bonne semaine
J’espère que tu vas bien
Je t’embrasse