Retour à la Havane, dans le quartier de el Vedado.

Il y a toujours dans un voyage un jour où rien ne fonctionne comme on le voudrait.

Ça commence dès ce matin. Je ne suis pas dans « une casa », entendez casa particular = chambre d’hôtes, je suis chez une dame, la mère d’une amie d’amis. Et il n’y a pas de petit déjeuner. Je déteste quand je n’ai pas mon café au réveil, Cependant, je le savais, je file au plus vite en trouver un.

A quelques centaines de mètres, il y a un bar très sympa le soir, ouvert à cette heure-là. La carte présente une page complète de omelettes, œufs frits, brouillés, avec jambon, fromage… J’en salive d’avance. Le garçon vient prendre ma commande : nous n’avons pas d’œufs aujourd’hui ! Je ravale ma déception et me contenterai, dans ces conditions, d’un petit déjeuner continental. Possible d’avoir des fruits frais à la place du jus de fruit ? non. Le pain est rassis –ça me fait râler parce que je vois bien que ceux qui sont arrivés après ont des beaux toasts-, le café minuscule, j’en prendrai 3 et ils me font payer la lichette de beurre supplémentaire que je leur demande.

Un mauvais petit déjeuner, ça me met de mauvaise humeur, encore plus quand j’ai du sortir pour le prendre. J’ai vu dans mon guide un bon resto près de là où je dois aller ce matin, ça me consolera.

Aujourd’hui, j’ai à organiser mon transport pour l’Isla de la Juventud. Avion ou bateau ? le bateau a l’air d’être une longue aventure, donc je suggère un aller en avion et un retour en bateau (+bus).

Direction la compagnie aérienne : Cubana de aviacion. Je trouve mon chemin facilement et même le bâtiment. J’entre et je ne poireaute pas beaucoup pour accéder au bureau d’information. « Quand voulez-vous partir ? demain ou après-demain. Pas de place avant un mois, je vais vérifier quand même pour une personne. Eh non, rien dans la semaine. »

Direction la gare routière. Pour y aller je traverse des quartiers très verts et aérés, chouettes, au sud de el Vedado. Il fait très chaud. A la gare routière, les queues au guichet sont longues. Quand on arrive dans une queue, on demande qui est le dernier, comme cela on n’a pas besoin d’être collés les uns aux autres, on sait quand arrive son tour, très efficace.

Pour aller à l’Isla de la Juventud en bus et bateau. Il faut se présenter à la gare routière 2h avant le départ du bus pour contrôle. Environ 1 1/2h de bus. Re-contrôle avant le bateau, donc re-attente – quand je vous dis qu’ils sont paranos avec le bateau –, traversée 2h1/2, au total prévoir 8h minimum. Ce qui est amusant, c’est qu’on ne peut pas prendre d’aller – retour, il faut recommencer le cirque dès qu’on arrive dans l’île. Le tout pour une île dont l’intérêt majeur est la plongée sous-marine, or je ne fais pas de plongée sous-marine et pour plus cher qu’en avion. Devinez quoi ? je change mes plans. Quand je vous dis que je m’embourgeoise !

Et dans la foulée, je décide aussi de sauter l’étape de Playa Larga, une très belle plage dans la Baie des Cochons, j’irai directement à Cienfuegos.

Pour le moment, il s’agit d’aller faire un bon déjeuner pour me consoler. El Vedado est plein d’endroits très sympathiques.

Quartier sympa aussi pour y arriver, ce n’est pas très loin de la gare des bus.

« Le restaurant est fermé pour une durée indéterminée »

Là, je me dis que ce n’est pas mon jour.

Et que fait-on quand tout ce qu’on entreprend ne fonctionne pas et qu’on est à La Havane, on va faire une petite offrande à la Milagrosa.

La Milagrosa –la Miraculeuse- est enterrée au Cimetière Christophe Colomb. Enorme cimetière comparable au père Lachaise ou à la Recoleta à Buenos Aires a été déclaré monument national. Il est réputé pour ses statues, ses chapelles, ses sculptures en marbre. De nombreuses personnalités y sont enterrées, écrivains, artistes, musiciens –Ibrahim Ferrer-, d’illustres familles, des militaires…

La Milagrosa, de son vrai nom, Amelia Goyri, est morte en couche en 1903. Comme l’usage le veut, elle a été enterrée avec son enfant entre ses jambes. Lorsque son corps fut exhumé, on l’a retrouvée l’enfant dans ses bras. Depuis, des fidèles viennent se recueillir et lui faire des offrandes.

En ce qui me concerne, ma journée s’est très bien terminée avec un petit tour au Parc Lennon voir John dont les lunettes ont été volées, une fois de plus. J’avais lu que las de ces vols répétitifs, un gardien surveillait la statue et donnait les lunettes pour prendre une photo. Je n’ai pas vu l’ombre d’un gardien, j’ai prêté mes lunettes à John mais ce n’était pas pareil !

Pour finir soirée dans un club de jazz « la Zorra et el cuervo », non seulement, ce n’était pas complet, pianiste super et trompettiste génial. Merci la Milagrosa !

J’ai beaucoup marché dans La Havane et dans El Vedado, j’ai croisé au moins 10 personnes qui vendaient des œufs !