C’est vrai, Santiago de Cuba est la ville qui correspond le mieux à ce que j’imaginais de Cuba, en particulier, je crois grâce à la musique. Pourtant, c’est également celle où les « jineteres » -entendez rabatteurs pour les restos, les taxis, les hôtels… – sont les plus actifs et franchement casse-pieds.
La Farola, route de Baracoa à Santiago de Cuba, est magnifique.
Les premiers kilomètres se font au milieu d’une végétation luxuriante, bananiers, cocotiers, palmiers, peut-être l’extrémité sud du parc Alexandre Humboldt. A partir du col de Cuba, la route grimpe dans la Sierra del Purial, réserve des surprises à chaque tournant – et il y en a, des tournants -, culmine au mirador d’Alto de Cotilla et redescend jusqu’à la mer; l’arrivée sur la mer est magique. Ensuite elle suit la mer jusqu’à Santiago, via Guantanamo, s’en éloigne parfois, jamais longtemps.

Arrivée vers la mer !
Santiago de Cuba, la ville aux mille facettes
Deuxième ville de l’île, Santiago s’étend tout au fond d’une baie donnant sur la mer des Caraïbes, sorte de cuvette entourée de collines.
Le centre historique, rénové en très grande partie, s’organise autour de la place Cespedes sur laquelle se font face la mairie et la cathédrale, et quelques rues aux maisons coloniales. De là, on descend vers la mer, via l’ancien quartier français, Tivoli.

Ce serait la plus vieille maison de Cuba, construite par Diego Velazquez
Car Santiago de Cuba et sa région ont été le refuge de milliers de colons français lors de l’indépendance d’Haïti, c’est sans doute pour cela que la ville est considérée comme la plus caribéenne des villes cubaines.
La tumba francesa
Les français d’Haïti sont arrivés avec leurs traditions dans leurs bagages, en particulier les danses de la cour de l’ancien régime : menuets, quadrilles… Aujourd’hui, la ville a conservé ces rythmes, non plus joués à la flûte ou au violon mais sur des tambours africains, et chantés dans un « patois français » et en costumes d’alors. Je suis allée à une répétition au Musée du carnaval : pour moi, cela me semble 100% africain, y compris les danses. Eventuellement, l’une d’entre elles peut faire penser à un menuet car des danseurs s’écartent et se rapprochent en rythme. Cela dit, c’est amusant à regarder.
Et puisqu’on parle de musique…
Le berceau du Son… Selon les uns le son, c’est la salsa; pour d’autres, le son c’est la trova ! J’ai eu la chance de me trouver à Santiago de Cuba pendant le festival de la trova, concerts dans la rue et le final sur la place Cespedes. A mes yeux, la trova, c’est une musique et des chants romantico-philosophico -langouroso, en général une voix accompagnée d’une guitare. Souvent joli, pas très dansant. C’est pourquoi, j’ai été heureuse qu’il y ait des groupes entre 2 trovadores et plein de gens qui dansent dans la rue.

Les cubains regardent des groupes de musique depuis la rue !
Santiago se revendique également berceau de la révolution, le 26 juillet 1953, Fidel Castro, alors jeune avocat, attaque avec une troupe de 125 hommes la caserne Moncada pour s’emparer de l’arsenal. Attaque brouillonne, mal préparée, mal dirigée qui se conclut par une hécatombe, 61 morts côté assaillants, Castro emprisonné… Ce qui me semble un échec cuisant est présenté comme un succès par la Révolution, pour avoir été le départ du mouvement M26-7 et l’événement qui a projeté Castro au premier plan.
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