Tham Kong Lo, ça se mérite !
Pour aller de Champasak à Tham Kong Lo, il faut faire 2 arrêts, à Savannakhet et Tha Khaek. Bien que le nom Savannakhet me fasse rêver, le guide fait le commentaire suivant sur les 2 villes : « il n’y a pas grand’chose à faire, à part s’imprégner de l’ambiance alanguie ». Eh bien, c’est ça !
Le guide annonce aussi un bus direct de Tha Khaek (si vous avez suivi, c’est ma 2ème étape pour y aller) à Ban Khoum Kham, d’où je prendrai un songtaou (vous savez maintenant, c’est une bétaillère) pour Tham Khang Lo. A la gare routière, personne ne connait ce bus. Je changerai donc aussi à Vieng Kham.
C’est la première fois que je vois un bus s’arrêter pour que les passagers puissent faire leurs besoins dans la nature. Une petite fille descend puis un jeune garçon et ensuite, c’est comme une nuée de moineaux qui s’éparpillent dans tous les sens, de tous les âges, c’est vraiment drôle !
A Vieng Kham, un songtaou est là, il me dit qu’il partira dans le 1/4h. Au bout de 10 mn, il nous fait monter et fait demi-tour pour aller chercher d’autres clients sur la route que je viens de quitter, plus passante. Et il revient au point de départ. Puis il repart et se gare de plus en plus loin du carrefour. et on attend. Et on en a marre d’attendre, pas que moi, même les locaux. Le chauffeur et surtout celle qui fait payer (la guichetière? ) sentent notre impatience. J’allais descendre quand il repart à nouveau lentement.
Tout à coup, ne pouvant se résoudre à partir avec peu de passagers, il part comme un fou sur la grande route et se met encore plus loin du carrefour. Un tuk-tuk passe etlui dit quelquechose, il repart à fond vers le carrefour. Alleluia, 3 passagers supplémentaires arrivent.
Cette fois-ci, il part vraiment, à fond de train toujours, et je dois dire que sur cette route plus ou moins défoncée par endroits, qui tourne beaucoup, c’est un peu rock and roll.
Mais le paysage est magnifique.
Nous entrons dans la montagne, couverte de forêts, avec, par endroits des pitons rocheux noirs qui se dressent, ciselés comme des morceaux de quartz. Ce sont des falaises karstiques. Une heure de route à me régaler du paysage, tout en étant ballotée dans tous les sens jusqu’à Ban Khoum Khan.
Un nouveau Tuk-tuk, qui roule normalement celui-là, part quand j’arrive. La route continue à être magnifique, au milieu des montagnes et des falaises karstiques, des champs et des animaux. je vois même une petite rizière.
Tham Khong Lo, c’est une rivière souterraine et sinueuse d’environ 7 km qui traverse une grotte calcaire. Elle se découvre en pirogue.
Il est un peu tard mais je me tente ma chance et me dirige vers la grotte. Jolie marche d’accès dans un parc naturel. Je me décide à prendre un canot.
Nous entrons dans la grotte à pied jusqu’aux bateaux. Il se met à écoper ! Et il part à toute vitesse ! C’est la deuxième fois de la journée! C’est impressionnant d’aller si vite dans ce noir avec juste nos 2 torches pour éclairer la paroi ou l’eau. Par moment, il frôle des formations rocheuses au ras de l’eau ou prend un tournant. Je suis admirative de son adresse, il fait pencher la pirogue, ne ralentit pas beaucoup et moi, je n’y vois rien du tout. Par moments, la lumière des torches se reflète dans l’eau et la voute se reflète également, donnant une impression de tomber dans le vide. La première fois, ça fait un effet incroyable.
Nous dépassons un tronçon éclairé qui permet de mieux profiter du spectacle, puis il me débarque pour que j’explore à pied une autre partie éclairée : stalactites, stalagmites et autres formations rocheuses. Je me sens comme un explorateur des ténèbres ! Je me rends compte que c’est bien d’être partie tard lorsqu’un autre bateau passe et les paroles résonnent beaucoup. Là je suis seule avec mon obscurité et le bruit du moteur de la pirogue.
En repartant, encore plus à fond, nous passons un saut avec succès mais un peu plus loin, il faut pousser le canot, saison sèche oblige.
Enfin, nous ressortons de l’autre côté de la grotte, dans un paysage magique. Le piroguier me dit qu’il a la vue fatiguée et je veux bien le croire. L’aller nous a pris plus d’une heure ! Petit repos et nous repartons dans l’autre sens.
Tham Kong Lo, ça vaut le détour !
2 Comments
J’ai lu toute l’Argentine, je suis le sur le Vietnam … j’ai du retard à rattraper. Formidable ces chroniques, bravo !
Hello François,
L’Argentine, le premier voyage; le Vietnam/Laos, l’actuel !
Merci, je t’embrasse