Une de mes compagnes de voyage m’avait pourtant dit que le village méritait de s’y arrêter.
De toute façon, je voulais voir le Vat Phu et je réserve dans une guesthouse qui s’appelle Champasak with Love, pas mignon, ça?
Je quitte l’écolodge en songtaou (ma traduction de bétaillère), pensant devoir prendre un bus un peu plus loin et finalement, il me dépose à l’embranchement de la route qui mène au ferry, Champasak se trouvant de l’autre côté du Mékong.
A peine une minute après, une femme vient chercher des gens et des paquets, elle accepte de m’emmener dans sa belle voiture climatisée, me dépose devant le ferry. C’est un bateau, avec une coque de part et d’autre les 3 était reliés par des planches. Et c’est costaud comme vous le voyez. Ferry qui ne veut pas me prendre et m’envoie chercher une pirogue. Mais moi je veux prendre le ferry, des pirogues j’en ai pris des tas déjà. J’insiste quand ma copine arrive, je lui redemande de me prendre … et voilà le travail.
Il est un peu tard pour aller visiter le Vat Phu Champasak, alors je traine dans le village (une rue), assez mignon certes, avec beaucoup de végétation. Je tombe sur une boutique qui s’appelle « Chez Maman », alors, forcément, je m’arrête. Une femme française, passionnée de tissus et d’une façon générale d’artisanat, en fait passionnée par ce que sont capables de faire les femmes. Elle me fait faire le tour de sa boutique, en m’expliquant d’où viennent les tissus et comment ils sont faits. Je craque sur un tissus en soie, brodé de soie avec des motifs anciens. Un mois pour le confectionner. Malheureusement, les ATM ne distribuant pas plus d’un million de Kip à la fois, je suis coincée. Ce qui me bluffe le plus, c’est une méthode de tissage incroyable. Les femmes préparent le fil en mettant les couleurs au millimètre près, de façon à ce que le motif se fasse en le tissant. je trouve ça incroyable et j’espère que je pourrai en voir en vrai. Très bon moment passé avec cette femme charmante.
Le lendemain, je loue une moto pour aller au Vat Phu, à l’ouverture pour éviter le monde et la chaleur.
Dès l’approche, le site est magnifique.
Le temple, le Vat Phu Champasak, d’architecture khmer, d’influence Angkorienne (si, si, ça se dit!), religion hindouiste est situé au pied d’une colline. Le sommet, Phu Kaio attire l’attention par sa forme, identifié dans l’ancien temps comme un linga, c’est-à-dire pénis de Shiva. Vous trouvez, vous ?
C’est une montagne sacrée.
Le Vat Phu a été construit au XIème siècle,
avec quelques ajouts et reconstructions aux XII et XIIIème siècles. L’ensemble s’étend sur 1,4 km, sur un axe est-ouest. Le sanctuaire principal est situé au pied de la colline, là où les chutes sacrées coulent.
En arrivant, on passe entre 2 barays (bassins), lacs artificiels servant à la pratique religieuse et servant de réservoirs aussi.
Sur une première terrasse, il y a 2 constructions rectangulaires, contenant chacune une cour intérieure, qui avaient une fonction religieuse (sans qu’on sache vraiment laquelle !). ces 2 bâtiments sont en rénovation. des blocs de pierre sont numérotés, à terre, et des pans entiers de murs sont reconstitués.
Sur la gauche, une autre construction est dédiée à Nandin, le taureau sacré. De là que part une ancienne route jusqu’à Angkor.
Les premiers escaliers mènent à une autre terrasse, puis un 2ème escalier à 2 petits bâtiments (une 3ème en ruines) devant lesquels se dresse un gardien de porte. L’un d’entre eux est identifié comme le roi Kammatha à qui on attribue la construction de Vat Phu Champasak.
Un dernier escalier mène à la dernière terrasse (ruines). dans tous les sanctuaires khmers, il y a une bibliothèque bien que celle-ci n’ait sans doute jamais contenu de livres. Celle-ci est bordée à l’ouest par un portique en partie assis sur le rocher et percée de 2 portes qui mènent à l’aire de la source sacrée.
Sculpté dans la roche, derrière le sanctuaire, un bas-relief représente la tinité hindoue : Shiva au centre, Brahma à droite et Vishnu à gauche. le sanctuaire lui-même était arrosé par la source sacrée en permanence, l’eau étant canalisée par un somasutra (je pèse mes mots).
Cet arrosage permanent, donne à Vat Phu Champasak son caractère exceptionnel.
Une bien belle visite qui vaut effectivement le déplacement jusqu’à Champasak.
3 Comments
Ton Vietnam est passionnant. Continue de nous faire rêver. Ici ce sont plutôt des immenses étendues de bush, a perte de vue. Rien d’historique mais On se régale. Nous venons d’arriver à Adelaide retrouver Val. J’ai enfin vu des kangourous. yesssssss
Bisous bisous
Véro, tu ne suis pas, je suis au Laos !
Sois attentive car je vais retourner au Vietnam un peu plus tard, je t’interrogerai !!
Sympa les kangourous, tu te sens bien dans la place, non?
Kisses à Val et à vous deux
Enfin un peu de couleurs et de bonheur.
Le selfie pour la route, les paysages pour l’envie, et la vie locale pour s’immerger dans cette aventure.
Cet enchevêtrement de nature et construction est sublime. On ne sait pas si l’architecture s’adapte à son environnement, ou si l’environnement prend possession de l’infrastructure.
Mais ne serait-ce pas non plus tout en même temps; de frêles plantations mises en terre au moment de la construction? Le temps étant l’outils pour façonner cette création.
Une histoire passionnante, et sans aucun doute celle qui ouvre la porte des rêves.
Pour autant, on y retrouve beaucoup de similitudes avec d’autres lieux.
Un endroit, jadis sacré ou lieu de vie, est laissé en désuétude, pour devenir ultérieurement un lieu de pèlerinage et de mémoire. Si l’Homme à travers le temps ne s’est pas permis de piller ou détruire ces endroits, il les fait revivre d’une manière différente.
Le journaliste traite le présent, l’historien le passé, l’homme les fait communiquer, et le voyageur l’interprète à sa manière, selon ses croyances, son éducation, ses idées. Le lieu devient des lieux, l’histoire devient des anecdotes et des tomes.
A travers ces outils modernes que sont les blogs, sites internet ou réseaux sociaux, nous contribuons tous un peu à ce tout qu’est le monde. Une multitude d’informations, de connaissances, d’illustrations.
Pendant ces quelques mois, c’est toi qui nous apporte tout cela, un plaisir de lire tes publications, une envie de toujours vouloir découvrir la prochaine.
Des baisers