Dimanche à Rome… J’avais envie d’une messe dans la basilique Saint-Pierre. Avec un peu de chance, elle sera dite par le Pape. En fait, c’est beaucoup mieux :
ce dimanche 4 septembre, c’est la canonisation de mère Térésa.
Pas de messe à la basilique, elle sera dite sur la place Saint-Pierre par le Pape François.
Je décide de tenter ma chance sans savoir si cette cérémonie serait ouverte à tous, je verrai bien.
Je prends le métro avec de l’avance sans toutefois m’être levée aux aurores. Au fur et à mesure des stations, le métro se charge, genre « nous partîmes 3 et nous nous vîmes 3000 en arrivant à la place ».
Blam ! dans la queue, je vois des personnes avec des tickets d’accès, affirmant qu’un ticket est nécessaire, genre moi je pourrai rentrer et pas toi. Renseignements pris, tout le monde a accès à la place. Tant mieux je n’aurais pas fait la queue pour rien. Au deuxième contrôle, un policier distribue ces fameux tickets et je réussis à en avoir un. Quelle chance !
Nous entrons par le fond de la place. Toute fière, avec mon ticket, je vais en direction de l’autel. Premier contrôle : tout est plein, j’ai fait 10 mètres !
D’abord je m’en fiche, les derniers seront les premiers.
Je me réfugie sur un côté de la place (toujours au fond, loin, loin), à l’ombre, devant un écran géant.
La cérémonie commence pile à l’heure, très impressionnant le nombre de cardinaux, d’évêques, d’archevêques, c’est beau de les voir arriver et s’installer.
Long hommage à mère Térésa, rappelant probablement sa vie. C’était en italien.
Ensuite ce fût plus ou moins une messe normale. Première lecture en anglais, deuxième lecture en espagnol. Evangile chanté. Sermon en italien par le Pape. Les intentions dans d’autres langues dont une en français et une en portugais.
La communion a été gérée incroyablement. Je ne sais pas combien de personnes il y avait sur cette place, c’était impressionnant. Sont arrivés près de l’autel avec leur calice des centaines de prêtres, qui, une fois leurs hosties bénies, sont allés les distribuer. Je me demandais s’ils viendraient jusqu’à nous, ceux qui n’ont pas de place.
Eh oui ! mais derrière les barrières. Accès difficile, les gens accrochés à leur place, ne voulaient pas bouger.
Ite misa est !
Ensuite, le pape a circulé en papamobile dans la foule (dans les allées créées par les barrières) assez longtemps et assez vite. Je l’ai entre aperçu (trop petite) à plusieurs reprises et photos ratées.
Au fait, comment de nos jours peut-on être canonisé ou béatifié ?
Une procédure très rigoureuse est prévue par l’Eglise. Une demande de sainteté doit être déposée auprès du Vatican après 5 ans après la mort de la personne. Pour le cas de mère Térésa, c’est sa congrégation qui l’a demandé. Puis, il faut réunir les preuves de ses vertus chrétiennes et de son rayonnement spirituel, dans le diocèse dans lequel elle est décédée) Il faut rassembler des écrits, des lettres, des témoignages, mener des entretiens… bref mener une véritable enquête.
Le P. Brian Kolodiejcuk, un Canadien ordonné prêtre dans la congrégation en 1985, fut nommé, par Mgr D’Souza, « postulateur » de la cause en sainteté de Mère Teresa auprès du Tribunal de la cause des saints à Rome, c’est-à-dire une sorte d’avocat. De 1999 à 2001, sa mission a consisté à rédiger un résumé de cette enquête : une biographie mettant en avant ses vertus et sa sainteté.
Celle-ci comporte … 5000 pages !
Ensuite il faut un miracle, être à l’origine d’un miracle. « Ce miracle, nous l’avons découvert, explique le P. Brian. Le premier jour anniversaire de la mort de Mère Térésa, le 5 septembre 1998, dans le nord de l’Inde, une femme fut amenée chez les missionnaires de la Charité. Elle avait l’estomac gonflé comme celui d’une femme enceinte de six mois. Elle était trop faible pour être opérée. Les sœurs ont apposé sur son ventre une médaille qui avait touché le corps de Mère Térésa. Le lendemain, la tumeur avait disparu. »
Sainte Térésa de Calcutta sera fêtée tous les ans le 5 septembre.
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