Hier, 3 janvier 2010, la journée a été longue.
Nouveau Volcan, nous sommes au Rincon de la Vieja, au nord du Costa Rica. Puisque nous ne sommes que 2, nous avons repris nos trajets en bus, que j’aime tant je me suis déjà expliquée là-dessus, ceux qui débarquent se référeront aux années précédentes. Et j’ai un nouvel argument : on ne se perd pas et on sait à peu près combien de temps on va mettre.
Donc Rincon de la Vieja. 8h du matin, départ pour une ballade à cheval et à pied pour voir les « thermes » et cataractas, terme espagnol pour dire cascade. Je vais vite : contrairement aux autres fois (cf à nouveau ce que j’ai dit les années précédentes), pas de grands espaces. En fait nous sommes dans les sous bois, nous traversons des cours d’eau plus ou moins profonds et plus ou moins difficiles d’accès, c’est le cheval qui travaille. Notre guide nous emmène aux thermes que nous atteignons après 2 heures environ. Devant nous, 2 bassins d’une eau crayeuse et un cours d’eau. Le cours d’eau est froid, l’eau des bassins est chaude, très chaude et dégage une magnifique odeur d’oeuf pourri. C’est bien sûr le souffre, car l’eau vient du volcan.
N’écoutant que notre courage, nous nous trempons dans cette eau (le souffre, c’est bon pour qqch, mais quoi déjà?). Notre guide, (nous sommes accompagnés) met la tête dans un trou au-dessus de ces bassins et semble essayer d’attraper qqch. Il en ressort avec une sorte de glaise blanchâtre qu’il nous tend. N’écoutant à nouveau que notre courage, nous en enduisons notre corps. Ouf! c’est pour se laver et ça rend la peau douce. Une fois séchée, je la frotte, comme un peeling et je me rince. il reste un légère pellicule. J’espère que je ne vais pas garder cette odeur toute la journée.. ça risque d’être rude pour mes compagnons de voyage.
Le reste de la ballade, cheval et cataractes, nous a complètement lessivés. Nous sommes revenus avec des douleurs partout et peinons à marcher. Nous avons de la route à faire.
Le patron du Lodge nous ramène à Liberia où nous prendrons le bus jusqu’à la frontière. La route est belle, des paysages qui me font penser au bocage normand, avec des prairies entourées de clôtures. J’adore ces clôtures qui sont faites avec du barbelés et des poteaux, ici les poteaux sont des arbres. Lorsque les arbres grossissent trop, ils en coupent un sur 2 ou 2 sur trois et l’ensemble est ravissant. Nous traversons des bananeraies, nous apercevons au loin la péninsule de Nicaya et la mer entourée de montagnes. C’est très beau .. et je somnole un peu ..
Nous arrivons à la frontière.. tout le monde descend.
Sortie du territoire, un beau tampon au poste de frontière.
Et nous sortons à pied pour aller rejoindre l’autre poste de frontière côté Nicaragua. c’est la première fois que je passe un frontière à pied. – J’entends d’ici les mauvaises langues dire que j’ai bien du déjà le faire en sortant du Jennifer. Même pas vrai, j’ai toujours été en état de rentrer.
Ça m’a fait un drôle d’effet. Trainer ma valise d’un côté à l’autre, dans une espèce de no man’s land. Je me voyais dans un film où la liberté était au bout, de l’autre côté…
Côté Nicaragua, un premier contrôle sous tente pour vérifier que nous avions bien notre tampon de sortie du CR. Deuxième contrôle un peu plus loin pour la même raison et enfin troisième contrôle au poste de frontière où nous aurons notre tampon d’entrée au Nicaragua.
Nous nous faufilons entre les camions, passons une dernière grille et là.. des odeurs, un pays avec des odeurs et du bruit.. Nous sommes harcelés par les taxis, les loueurs de chambre, les vendeurs en tout genre… il y a plein de stands de toute nature.. les odeurs sont sympathiques, genre barbecue ou moins.. mais là je me demande si ce n’est pas moi qui traine mon odeur d’oeuf pourri.
Il est 17h30. Le dernier bus est à 17h30.. Viendra, viendra pas? Mais oui, le voilà.. ancien school bus de je ne sais quel état américain recyclé en transport de voyageurs nicaraguense ( désolée je ne sais pas comment on dit en francais!).
C’est la cohue! J’ai un moment d’inquiétude : « est-ce que nous rentrerons tous? » Bien sûr, y compris les femmes avec leurs bassines énormes, vides ce soir, pleine de nourritures ce matin, qu’elles ont vendues dans la journée.
Ça parle, ça rit, ça monte, ça descend. Moi je suis dans mon coin, assise près de la fenêtre et je regarde.
Le bus s’arrète à Managua et nous devons en reprendre un autre pour aller à Leon. Dans notre guide il est écrit qu’il y en a jusqu’à 21h donc ça devrait aller. Jonathan demande au contrôleur du bus de nous arrêter là où nous prendrons cet autre car. Le contrôleur répond qu’il n’y en a plus à cette heure-ci. Après 8 mois au CR, Jonathan ne croit plus personne et insiste. Ok dit le contrôleur. Et devinez quoi? On arrive au terminal sans s’être arrêtés nulle part!!
Donc taxi. Tiens! il n’y a pas de compteur. Non, nous dit le chauffeur, on travaille sans compteur, c’est beaucoup moins cher pour le passager.. les compteurs c’est 10 dollars pour un km!!
Bref, nous arrivons devant un minibus tout seul au milieu de nulle part. Dommage, le chauffeur ne va pas jusqu’à León, mais pour nous il va se sacrifier (et 30 dollars). Jonathan est horrifié, moi beaucoup moins, je suis fatiguée et ce n’est guère que le tarif pour aller de la gare de Btz à Bidart.. alors, je relativise.. mais je réussis à négocier 25.. très fière de moi!!
Nous arrivons à León, le minibus nous dépose à l’auberge et 5mn après nous sommes devant un bon dîner. L’endroit a l’air génial!
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